jeudi 2 mai 2013

Examens nationaux : Quand la politique perturbe le cours des choses


Le ministre de l’enseignement pré universitaire à travers un communiqué a fixé la date des examens du 20 mai au 7 juillet. Une décision liée à la fixation d’une autre date, celle des élections législatives pour le 30 juin. Les avis divergent sur cet acte.
Dans les écoles, c’est presque le désarroi. Élèves et enseignants sont pris de cours par cette décision. Alexis, président du comité de coordination du lycée de Kipé est de ces personnes qui ne cachent pas leur colère ‘’le ministre a donné un calendrier sans concertation. Ce n’est pas le ministre qui dispense les cours, il devait se concerter avec les enseignants. Les programmes ne sont pas épuisés, ceux qui ont des brochures arrivent quand même à s’en sortir.

Mais Bah Boubacar de la TSS5, temporise : ‘’le programme est presque terminé. Je trouve le calendrier normal’’. Cet argument est soutenu par Barry Amadou, censeur du lycée de Kipé pour les 12eme et terminale.  Il assure que les programmes sont avancés à 85%. Notre interlocuteur précise que certains enseignants ont même dépassé la barre des 85%. Du côté des enseignants, on préfère garder l’anonymat. Cependant, l’un d’eux déplore la décision du ministre qu’il qualifie de véritable pagaille qui ne dit pas son nom. J’ai reçu des appels en provenance de l’intérieur du pays, il y a assez de plainte. Le service examen pense qu’il est bon de précipiter les choses dans l’éducation, ajoute un homme de craie. Aborder le sujet lié au calendrier scolaire n’est pas du goût de tout le monde dans les écoles publiques. Ceux qui acceptent de dirent quelques mots le font hors micro. C’est ainsi qu’un prof respecté du lycée de Kipé nous a lancé ceci en s’éloignant de nous’’ ils ont décrété la date, nous on exécute.’’ Au collège de Kipé, madame le principal assure que les préparatifs des examens nationaux vont bon train. Néné Camara indique que cette année, elle a 799 candidats pour le brevet d’étude du premier cycle, alors que l’année dernière, le compteur affichait 895.
Plus loin, au complexe scolaire Le Salem, le directeur Sidy Lamine Coulibaly, avoue que depuis 2007, l’année scolaire est perturbée en Guinée. C’est pour cette raison d’ailleurs que ce responsable dit avoir pris ses dispositions à temps pour éviter toute surprise de dernière minute. Dans cette école, il y a 40 candidats pour le baccalauréat (sciences sociales et mathématiques), les sciences expérimentales ont été bannies du programme en raison du taux élevé d’échec qui décourage les élèves à opter pour les SE. Au BEPC, M. Sidy évoque 69 candidats et 68 pour l’examen d’entrée en 7eme année.
Des sources font état de la volonté du gouvernement d’envoyer tous les élèves en vacances avant le début de la campagne électorale. Cette dernière devrait commencer 21 jours avant le scrutin. Les autorités craignent-elles des tensions qui pourraient affecter de nouveau les élèves ? La réponse ne peut-être que oui d’autant plus que plusieurs élèves ont perdu la vie à la suite des différentes marches organisées par l’opposition. Au-delà des pertes en vies humaines, la crise politique contribue au bâclage des cours et à la chute du niveau des apprenants.
Siba Toupouvogui et Mamadou Samba Sow

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