Le ministre de l’enseignement pré universitaire à
travers un communiqué a fixé la date des examens du 20 mai au 7 juillet. Une
décision liée à la fixation d’une autre date, celle des élections législatives
pour le 30 juin. Les avis divergent sur cet acte.
Dans les écoles, c’est presque
le désarroi. Élèves et enseignants sont pris de cours par cette décision. Alexis,
président du comité de coordination du lycée de Kipé est de ces personnes qui
ne cachent pas leur colère ‘’le ministre a donné un calendrier sans concertation.
Ce n’est pas le ministre qui dispense les cours, il devait se concerter avec
les enseignants. Les programmes ne sont pas épuisés, ceux qui ont des brochures
arrivent quand même à s’en sortir.
Mais Bah Boubacar de la TSS5, temporise :
‘’le programme est presque terminé. Je trouve le calendrier normal’’. Cet
argument est soutenu par Barry Amadou, censeur du lycée de Kipé pour les 12eme
et terminale. Il assure que les
programmes sont avancés à 85%. Notre interlocuteur précise que certains enseignants
ont même dépassé la barre des 85%. Du côté des enseignants, on préfère garder
l’anonymat. Cependant, l’un d’eux déplore la décision du ministre qu’il
qualifie de véritable pagaille qui ne dit pas son nom. J’ai reçu des appels en
provenance de l’intérieur du pays, il y a assez de plainte. Le service examen
pense qu’il est bon de précipiter les choses dans l’éducation, ajoute un homme
de craie. Aborder le sujet lié au calendrier scolaire n’est pas du goût de tout
le monde dans les écoles publiques. Ceux qui acceptent de dirent quelques mots
le font hors micro. C’est ainsi qu’un prof respecté du lycée de Kipé nous a lancé
ceci en s’éloignant de nous’’ ils ont décrété la date, nous on exécute.’’ Au
collège de Kipé, madame le principal assure que les préparatifs des examens
nationaux vont bon train. Néné Camara indique que cette année, elle a 799
candidats pour le brevet d’étude du premier cycle, alors que l’année dernière,
le compteur affichait 895.
Plus loin, au complexe
scolaire Le Salem, le directeur Sidy Lamine Coulibaly, avoue que depuis 2007,
l’année scolaire est perturbée en Guinée. C’est pour cette raison d’ailleurs
que ce responsable dit avoir pris ses dispositions à temps pour éviter toute
surprise de dernière minute. Dans cette école, il y a 40 candidats pour le
baccalauréat (sciences sociales et mathématiques), les sciences expérimentales
ont été bannies du programme en raison du taux élevé d’échec qui décourage les
élèves à opter pour les SE. Au BEPC, M. Sidy évoque 69 candidats et 68 pour
l’examen d’entrée en 7eme année.
Des sources font état de la
volonté du gouvernement d’envoyer tous les élèves en vacances avant le début de
la campagne électorale. Cette dernière devrait commencer 21 jours avant le
scrutin. Les autorités craignent-elles des tensions qui pourraient affecter de
nouveau les élèves ? La réponse ne peut-être que oui d’autant plus que plusieurs
élèves ont perdu la vie à la suite des différentes marches organisées par l’opposition.
Au-delà des pertes en vies humaines, la crise politique contribue au bâclage
des cours et à la chute du niveau des apprenants.
Siba Toupouvogui et Mamadou
Samba Sow
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