Créée en 1962, l'université Gamal Abdel Nasser de
Conakry est la plus grande institution d'enseignement supérieur de Guinée. Faute
d'entretien, l'infrastructure se dégrade et les mutations se font attendre. De
passage à Conakry, des étudiants en pharmacie de l'Afrique de l'ouest ont saisi
l'occasion pour donner des leçons aux autorités.
Six pays de l'Afrique de
l'Ouest se sont retrouvés dans la capitale guinéenne du 8 au 16 décembre 2012. Le
Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, le Mali, le Sénégal et le Togo se
sont donné rendez-vous à Conakry pour la 9 eme conférence de la fédération des
étudiants en médecine de l'Afrique de l'Ouest (FESPAO). En tout, ils étaient
près de 500 jeunes à prendre part à cette rencontre. Des participants qui ont
été logés au bâtiment dit ''Mbalia'' spécialement rénové pour la circonstance. Le
thème choisi a porté sur la valorisation des plantes médicinales en Afrique.
Les différents participants que nous avons
interrogés ont qualifié de formidable et magnifique, la Guinée. Toutes fois, le
président sortant de la FESPAO, le béninois Djenontin Elie a souhaité qu'il y
ait un engagement politique pour valoriser le système éducatif guinéen. A la
question de savoir si on peut faire une comparaison entre l'université Gamal et
celles du Sénégal, Kwassi Ewing, président de la délégation sénégalaise a voulu jouer à la
diplomatie ''je ne vais pas faire de comparaison. Nous estimons que les
conditions sont acceptables pour étudier ici. Mais certainement on peut faire
plus pour que le wifi soit plus accessible. Tout cela permettrait aux étudiants
d’être à l’aise pour mener leur recherche. ''
Djaha Francis de la Côté d'Ivoire a de son côté été très direct ''je
trouve que l’université est dans un état de délabrement. Je pense que les
autorités ont les moyens de mettre les étudiants à l’aise. Comme on le dit,
tout bon gouvernement commence par l’éducation de la jeunesse. Aujourd’hui, à
l’université Félix Houphouët Boigny, il n’y a pas de salle dans laquelle il y a
des ventilateurs.'' Selon Daniel Dara un autre jeune, venu du Mali, à Bamako, il n’y a pas de luxe. Mais néanmoins, quand
on foule le sol de l’université, le wifi est accessible à tout le monde. C’est
quelque chose sur la quelle on ne doit pas discuter, a-t-il lancé.
Kima Wilfrid du Burkina Faso a lui, émis le
souhaite de voir l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry posséder le wifi. Selon
lui, cet outil permet aux étudiants tout d’abord de faire des recherches et
également des échanges. D'ailleurs, les membres de la FESPAO en raison de la
distance qui les sépare, se retrouvent sur les réseaux sociaux pour débattre
des réalités de leur structure. Hormis le manque de connexion à internet, Dougnon Godfried du
Benin a déploré l'insalubrité au sein de l’université.
L'absence d'internet dans la plus grande université du
pays qui a fêté ses 50 ans en 2012, est sans doute une honte nationale. Lors
des journées de réflexions sur la réforme de l'enseignement supérieur, Dr Doussou
Lancinet Traoré recteur de ladite université a indiqué que cette honte ne va
plus tarder à prendre fin. ''On a signé tout récemment un partenariat avec une
société de la place JBM. Bientôt on aura la connexion wifi sur le campus
universitaire de Gamal.'' Sur le retour
des dortoirs, Dr Traoré ne va pas du dos
de la cuillère'' Je ne peux pas me prononcer sur ça parce que ce n’est pas moi
qui construis les dortoirs. Ça dépasse mes compétences. A conclu le recteur''.
Pendant la période de transition, le gouvernement de
Jean Marie Doré avait entrepris la construction de nouveaux bâtiments dans
l'enceinte de l'université. Mais l'arrivée de la 3eme république a bloqué le
chantier. Le président Alpha Condé a ordonné l'arrêt de toute construction en
attendant de voir plus clair les contrats signés entre la junte militaire qui a
gouverné la Guinée entre 2008-2010 et certaines sociétés de la place. Depuis,
l'université Gamal Abdel Nasser de Conakry continue de sombrer.
Mamadou Samba
Sow
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