jeudi 2 mai 2013

Education : Le ministre Ibrahima Kouroumah, s'exprime sur l’état de l'école guinéenn


Lors d'une visite qu'il a effectuée au lycée Dr Ibrahima Fofana et au collège qui porte son nom, tous situés dans le quartier Kissosso. Le ministre en charge de l'enseignement pré universitaire et de l'éducation civique a abordé plusieurs sujets liés à son département.

Sentiment de conscientisation: Ibrahima Kourouma a affirmé qu'il constate qu'à travers le temps, à travers les évaluations, il y a une prise de conscience. La morale a commencé à s’installer au niveau des élèves et enseignants de l’école guinéenne. Par  le passé, on pouvait trouver  des classes qui avaient des moyennes entre 15et 16. Les plus faibles moyennes étaient 12. Pourtant les élèves échouaient banalement. Aujourd’hui, nous nous rendons compte que les enseignants ont commencé à donner aux élèves ce qu’ils méritent. L’avantage est que quand un élève sait qu’il n’a pas le niveau, il se prépare réellement pour affronter l’examen. Mais quand vous le trompez avec des notes fallacieuses, l’enfant va dormir et va se retrouver avec des épreuves qu’il n’est pas capable de résoudre.
Colère contre le retard : Il y a une situation qui est générale pour laquelle je souhaite intervenir, c’est le retard.  Si les élèves viennent une ou deux fois et trouvent que l’enseignant est en retard, cela ne sera pas facile pour l’enfant de venir toujours à l’heure. Je demande de sanctionner les enseignants qui viennent en retard et j’ai été catégorique pour les élèves, au-delà de 8h, on ferme le portail.
On ne peut pas espérer avoir de bons résultats si on n’est pas entrain d’apprendre et on n’apprend pas dans la rue. Nous nous sommes battus pour que nous passions de 638 heures à 968 heures de cours. Mais cet acquis ne sera valable que s’il est réellement bénéfique aux élèves.
Nous connaissons les difficultés de l’ensemble des écoles de la république de Guinée et l’obligation est pour nous responsables du système éducatif de faire en sorte que ces problèmes soient réglés. Aucun pays, aucune personne ne viendra implanter une société et prendre les médiocres. L’Etat même ne veut plus les médiocres. L’Etat organise des concours, donc le monde va être un monde de compétition.   
Le déficit d’enseignants : nous venons d’organiser un concours de recrutement d’enseignants. Avant, les gens quand ils sortaient de l’ENI ou de l’ISSEG, automatiquement ils étaient enseignants et après un an, ils s’en vont, ils laissent nos classes vides. Chaque année on est obligé de faire un recrutement d’enseignants parce que dès que les gars sont enseignants pour une année, ils vont servir dans d’autres services. Ils savaient aussi que dès qu’ils sont à l’ENI ou à l’ISSEG ils ont la possibilité d’être dans la fonction publique, ils s’en foutaient de la formation à l’intérieur.   Nous avons décidés à partir de cette année de faire en sorte que ne soit pas enseignant qui le veut.
Mesures de sécurités : Nous n’allons pas seulement nous occuper des classes d’examens, nous allons aussi sécuriser les notes des classes intermédiaires. J’ai instruit tous les DPE (directeurs préfectoraux de l’éducation) et DCE (directeurs communaux de l’éducation) de viser les registres centralisateurs des notes. On ne va plus accepter qu’un élève qui double en fin d’année qu’on le voit en classe supérieure. Maintenant, nous allons non seulement mettre de l’ordre au niveau des examens. Nous avons un taux d’échec élevé  parce que ceux qui sont candidats n’ont pas de mérite. On a des élèves en 10eme année qui ne méritent pas d’être en 10eme, même chose pour la terminale. On les laisse passer et après le taux d’échec est élevé. On dit ça ne va pas au sein de l’école guinéenne. On parle de 19% d’admis ou 20, alors qu’en réalité sur 10% de candidats, il n’y a que seulement 60% qui devrait être candidats. Nous allons faire comme les autres pays, on va qualifier notre école de telle sorte que les écoles guinéennes n’envient pas celles du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso, de la France. C’est avec les élèves de ces pays que vous allez vous mesurer.
Pas de repêchage : Un retour en arrière n’est pas possible au sein de l’école guinéenne. Il n’y aura jamais de repêchage. Celui qui a 9,99, échouera au bac. Si avec les plus petits enfants de l’école primaire, du collège, je suis plus sentimental, mais vous je n’ai aucune pitié parce que vous êtes les plus grands. C’est vous qui devez pousser, montrer la route à vos petits frères. Mon souhait, la volonté du président de la république, c’est de faire en sorte que nous ayons une école qualifiée, mais la qualification de l’école passe par les efforts de tout le monde : les enseignants, les autorités mais aussi grâce à vos efforts. Si l’un des piliers cède, nous n’aurons jamais de bonne école. Nous responsables, nous sommes passagers, mais vous c’est votre vie.
Aujourd’hui, je suis ministre de l’enseignement pré universitaire, demain c’est sûr je ne le serai pas. Mais si vous échouez à l’école, vous serez dans la rue demain. Donc s’il y a un perdant c’est d’abord  vous.
Une synthèse de Moussa Kaba 

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