Lors d'une visite qu'il a effectuée
au lycée Dr Ibrahima Fofana et au collège qui porte son nom, tous situés dans
le quartier Kissosso. Le ministre en charge de l'enseignement pré universitaire
et de l'éducation civique a abordé plusieurs sujets liés à son département.
Sentiment de conscientisation:
Ibrahima Kourouma a affirmé
qu'il constate qu'à travers le temps, à travers les évaluations, il y a une
prise de conscience. La morale a commencé à s’installer au niveau des élèves et
enseignants de l’école guinéenne. Par le
passé, on pouvait trouver des classes qui
avaient des moyennes entre 15et 16. Les plus faibles moyennes étaient 12.
Pourtant les élèves échouaient banalement. Aujourd’hui, nous nous rendons
compte que les enseignants ont commencé à donner aux élèves ce qu’ils méritent.
L’avantage est que quand un élève sait qu’il n’a pas le niveau, il se prépare
réellement pour affronter l’examen. Mais quand vous le trompez avec des notes
fallacieuses, l’enfant va dormir et va se retrouver avec des épreuves qu’il
n’est pas capable de résoudre.
Colère contre le retard : Il y a une situation qui est
générale pour laquelle je souhaite intervenir, c’est le retard. Si les élèves viennent une ou deux fois et
trouvent que l’enseignant est en retard, cela ne sera pas facile pour l’enfant
de venir toujours à l’heure. Je demande de sanctionner les enseignants qui
viennent en retard et j’ai été catégorique pour les élèves, au-delà de 8h, on
ferme le portail.
On ne peut pas espérer avoir
de bons résultats si on n’est pas entrain d’apprendre et on n’apprend pas dans
la rue. Nous nous sommes battus pour que nous passions de 638 heures à 968
heures de cours. Mais cet acquis ne sera valable que s’il est réellement
bénéfique aux élèves.
Nous connaissons les
difficultés de l’ensemble des écoles de la république de Guinée et l’obligation
est pour nous responsables du système éducatif de faire en sorte que ces
problèmes soient réglés. Aucun pays, aucune personne ne viendra implanter une
société et prendre les médiocres. L’Etat même ne veut plus les médiocres.
L’Etat organise des concours, donc le monde va être un monde de compétition.
Le déficit d’enseignants : nous venons d’organiser un
concours de recrutement d’enseignants. Avant, les gens quand ils sortaient de
l’ENI ou de l’ISSEG, automatiquement ils étaient enseignants et après un an,
ils s’en vont, ils laissent nos classes vides. Chaque année on est obligé de
faire un recrutement d’enseignants parce que dès que les gars sont enseignants
pour une année, ils vont servir dans d’autres services. Ils savaient aussi que
dès qu’ils sont à l’ENI ou à l’ISSEG ils ont la possibilité d’être dans la
fonction publique, ils s’en foutaient de la formation à l’intérieur. Nous avons décidés à partir de cette année
de faire en sorte que ne soit pas enseignant qui le veut.
Mesures de sécurités : Nous n’allons pas seulement nous occuper des
classes d’examens, nous allons aussi sécuriser les notes des classes
intermédiaires. J’ai instruit tous les DPE (directeurs préfectoraux de
l’éducation) et DCE (directeurs communaux de l’éducation) de viser les registres
centralisateurs des notes. On ne va plus accepter qu’un élève qui double en fin
d’année qu’on le voit en classe supérieure. Maintenant, nous allons non
seulement mettre de l’ordre au niveau des examens. Nous avons un taux d’échec
élevé parce que ceux qui sont candidats
n’ont pas de mérite. On a des élèves en 10eme année qui ne méritent pas d’être
en 10eme, même chose pour la terminale. On les laisse passer et après le taux
d’échec est élevé. On dit ça ne va pas au sein de l’école guinéenne. On parle
de 19% d’admis ou 20, alors qu’en réalité sur 10% de candidats, il n’y a que
seulement 60% qui devrait être candidats. Nous allons faire comme les autres
pays, on va qualifier notre école de telle sorte que les écoles guinéennes
n’envient pas celles du Sénégal, du Mali, du Burkina Faso, de la France. C’est
avec les élèves de ces pays que vous allez vous mesurer.
Pas de repêchage : Un retour en arrière n’est pas possible au sein
de l’école guinéenne. Il n’y aura jamais de repêchage. Celui qui a 9,99,
échouera au bac. Si avec les plus petits enfants de l’école primaire, du
collège, je suis plus sentimental, mais vous je n’ai aucune pitié parce que vous
êtes les plus grands. C’est vous qui devez pousser, montrer la route à vos
petits frères. Mon souhait, la volonté du président de la république, c’est de
faire en sorte que nous ayons une école qualifiée, mais la qualification de
l’école passe par les efforts de tout le monde : les enseignants, les
autorités mais aussi grâce à vos efforts. Si l’un des piliers cède, nous
n’aurons jamais de bonne école. Nous responsables, nous sommes passagers, mais
vous c’est votre vie.
Aujourd’hui, je suis ministre
de l’enseignement pré universitaire, demain c’est sûr je ne le serai pas. Mais
si vous échouez à l’école, vous serez dans la rue demain. Donc s’il y a un
perdant c’est d’abord vous.
Une synthèse de Moussa Kaba
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