mardi 23 octobre 2012

Chronique Les moronais et la liberté


Pendant plus de 50 ans les moronais ont vécu sous le joug de l’une des dictatures les plus sévères de la planète. Mais il y a à peu près 4 ans ils ont recouvré leur liberté. Et à cette liberté, les moronais tiennent comme à la prunelle de leurs yeux.

Dans le monde entier on parle d’eux et du mariage qu’ils on noué avec la liberté. C’est pour savoir cela que nous avons voulu tendre notre micro aux moronais et moronnaises à travers tout le pays.
Pour foulè, commerçant au grand marché de la capitale moronaise : « cette liberté ! Nous l’avons conquise dans la douleur, vous le savez. Alors à cette liberté, je tiens comme à mon âme. Quiconque s’hasarde à me l’enlever marchera sur mon cadavre d’abord. Donc la dictature à Moro c’est de l’histoire ancienne : on ne tolérera plus la violation des lois ou le tripatouillage des textes ! ».
Si vous croyez avoir compris la conception que les populations du Moro se font de leur liberté en écoutant ce commerçant, c’est parce que vous n’avez pas encore lu Maninkadjo, un importateur de vêtements de friperie à Moro. Lisez-le : « savez-vous ce que c’est vivre 50 ans sans liberté, 50 ans pendant lesquels vous êtes muselés, vos votes volés, votre liberté d’expression et de manifestation annihilée ? Alors ne me poser pas la question de savoir si je suis prêt à mourir pour sauvegarder la liberté à Moro. La réponse, vous la connaissez déjà : un homme sans liberté dans toutes ses dimensions n’est pas un homme. Or entre cesser d’être homme et la mort, je préfère cette dernière».
Vous être satisfaits ? Vous n’avez encore rien entendu ! Car cette frénésie de liberté ne connait pas de frontière à Moro. Non seulement elle touche toutes les couches sociales, tous les âges mais aussi et surtout les femmes. A Moro, celles-ci sont appelées par un nom très symbolique «les mères gardiennes de la liberté ».
Selon sossodjo, une vendeuse de légumes dans un marché de Moro « nous sommes bien sûr contentes de ce vent de liberté qui s’empare de notre pays. Pourquoi poser la question ? Avez-vous oublié ce que nous les femmes avons vécu pendant la dictature étatique et sociale ? Les mariages forcés. Mais aussi et surtout les horribles viols collectifs. Alors ne me demandez pas si je suis contente de vivre enfin dans un pays libre. Dans un pays où le dépositaire d’autorité corrompu, le militaire violeur sont punis à la hauteur de leur forfait. Je dis haut et fort, et je voudrais que les hauts responsables moronais m’entendent, cette liberté enfantée dans le sang et la douleur n’a pas de prix. Donc ne vous avisez pas à vouloir l’acheter. Nous respecterons tous la loi que l’on a donnée à notre nation, et nous les citoyens et vous les dirigeants ! Dans le cas contraire vous nagerez sur notre sang. Car un homme sans liberté est un homme sans vie. Or un homme sans vie est un homme mort !
Forestiedjo est une autre femme moronaise. Elle, à notre question de savoir comment elle se sent dans ce pays libre, elle comme par un flot de larmes : « que je plains nos parents : ils ont vécu pendant 50ans dans un enfer infernal : la dictature et l’absence de liberté. C’est vraiment des vies gâchées. Qu’ils seraient heureux de connaitre eux aussi cette joie d’être libre ! Je regrette que l’on n’ait pas compris cela pendant tout ce temps. On a laissé la dictature et les dictateurs faire la loi. Mais maintenant que notre pays est libre, maintenant que l’on peut s’exprimer et manifester librement, maintenant que des soldatesques n’ont plus le toupet de tirer dessus à nos concitoyens, je vous assure que la dictature, c’est adieu à Moro. Dictateurs en herbe, mieux est pour vous de prendre notre vie que de vous amusez avec le respect de nos libertés consacrées par la loi !».
Donc voila comment à Moro la liberté est vue : c’est un trésor que les moronais sont prêts à défendre jusqu’à la dernière goute de sang. Ils sont sans doute enviables. En effet, quel peuple ne voudrait-il pas vivre sur un territoire aussi libre ? Quel enfant ne voudrait-il pas avoir des parents aussi déterminés à lui garantir une vie d’un homme libre dans un pays libre. Sans doute personne !
Mais savons-nous par où est passé le peuple moronais pour parvenir à ce résultat ? Pour ceux qui ont oublié, rappelez-vous la lutte acharnée (manifestations à répétition, communication de journalistes, écrit d’intellectuels…) que les moronais, comme un seul homme, ont livré à la dictature et aux liberticides que comptais Moro il ya quelques années. Donc tout peuple qui veut vivre dans pays pareil doit passer par là. Ne dit-on pas que « Dieu nous donne les noix mais ne nous les casse pas ? ». A chacun de choisir son camp !
Dodo

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