Le 3
octobre, lendemain de la célébration du 55e anniversaire de
l’indépendance de la Guinée, les élèves ont timidement repris le chemin de
l’école. Après quatre mois de vacances. En raison des élections législatives,
préalablement prévues au mois de juin dernier, les cours ont dû s’arrêter cette
fois-ci en mai. Finalement, ce n’est que le 28 septembre 2013, que les citoyens
guinéens ont pu se rendre aux urnes, pour élire leurs députés à l’Assemblée
nationale. Soit à moins d’une semaine de la nouvelle rentrée scolaire.
Coïncidence qui a affecté la sérénité de la reprise des cours.
Si
le scrutin s’est déroulé dans le calme, la proclamation des résultats par la
CENI (Commission électorale nationale indépendante) n’aura pas été facile. Son
retard a plongé les Guinéens dans une certaine incertitude. Les activités,
notamment économiques ont tourné au ralenti. Par peur, au grand marché de
Madina et de Labé, les magasins sont restés fermés les jours qui ont suivi le
scrutin. « Chat échaudé craint l’eau froide » dit le proverbe. En
Guinée, les violences et l’insécurité sont devenues monnaie courante. A côté
des pertes en vies humaines, les commerçants ont toujours fait les frais des
manifestations politiques. Conséquences ? En plus de l’habituelle cherté
des prix des fournitures scolaires enregistrée à la veille de chaque ouverture
des classes, s’est greffé leur manque dû à la fermeture des boutiques. Comme
pour dire, à chaque année, ses crises.
Il
n’y a pas que les commerçants qui étaient inquiets. Les élèves et leurs parents
l’étaient aussi. Le 3 octobre n’a été que la date officielle de la rentrée des
classes. Sur le terrain, il aura fallu attendre le 8 octobre pour constater une
certaine effectivité de la reprise des cours. Avec la proclamation des
résultats au compte gouttes et la menace de l’opposition de descendre dans la
rue pour contester les éventuelles fraudes, bien des parents n’avaient pas
voulu prendre le risque de laisser leurs enfants aller à l’école. Même une
rumeur avait fait état d’un report de la rentrée des classes au 21 octobre.
A en
croire certaines sources, le Ministère de l’Enseignement pré-universitaire a
engagé quelques innovations. Désormais, au baccalauréat, les élèves en sciences
sociales seront soumis à l’épreuve de Mathématiques. Et ceux de sciences
expérimentales et maths, à celle de la Philosophie. Le baccalauréat de
spécialité, introduit en 2005, voulait que les candidats ne soient évalués que
dans leurs matières de spécialité. Même si toutes les matières étaient
enseignées durant l’année scolaire, les élèves ne se cassaient plus la tête
pour les apprendre. Désormais, ils doivent revoir leur copie.
Le coup de pouce de l’UNICEF
Le 9
octobre, à son entrepôt situé à Tombo (Kaloum), UNICEF (Fonds des Nations-Unies
pour l’Enfance) a procédé à une remise de don aux élèves et acteurs de
l’éducation, composé de cahiers, crayons, stylos, plumiers et sacs. A
cela s’ajoutent trente trois motos pour les conseillers pédagogiques et
animatrices communautaires, l’équipement de 300 salles de classes. Le tout
estimé à environ un million quatre cent mille dollars américains.
Dix-neuf
préfectures, où le taux de scolarisation est le plus bas, en ont bénéficié.
Selon l’UNICEF, « Bien que l’éducation soit gratuite en Guinée, acheter
des fournitures scolaires pour les enfants est un fardeau pour beaucoup de
familles. Cette distribution accompagne l’initiative du gouvernement guinéen
pour l’éducation primaire gratuite, s’inscrivant également dans la stratégie
d’accélération de l’objectif « Education pour tous » et les objectifs
du millénaire pour le développement. L’objectif de la campagne Rentrée scolaire
est d’obtenir le retour et / ou l’inscription des filles, garçons et jeunes
adolescents à l’école. En Guinée, la campagne Rentrée scolaire se focalise sur
l’accès à l’école pour les enfants dans les régions ou les filles ont moins de
chance d’achever le cycle primaire ».
La
remise officielle du don a eu lieu en présence, entre autres, du ministre de
l’Enseignement pré-universitaire et de l’éducation civique, Ibrahima Kourouma
et celui de la Coopération internationale, Koutoubou Moustapha Sanoh, ainsi que
des représentants d’autres institutions du système des Nations-Unies en Guinée.
Mamadou Diawo Barry
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