jeudi 2 mai 2013

Entretien


Malick Soumah, écrivain et professeur d’université
‘’ Il y a un relâchement au point de vu des études’’.
La Plume Plus : Et si on parlait un peu de vous.
Malick Soumah : je suis professeur de lettres modernes à l’institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée. Je suis écrivain, mais j’ai pratiqué aussi le journalisme. Fondamentalement, je suis dans l’enseignement.
Vous avez récemment publiez ‘’La saga des morts’’, de quoi est-il question ?
‘’La saga des morts’’ répond d’abord à un projet. Comme toute œuvre littéraire, il me fallait satisfaire cette inspiration. Il est écrit dans un genre volontiers entre le conte et la nouvelle. Tout en faisant la part belle à un français que je dirais apprivoisé à travers des récits ou c’est la mort qui sert à l’enseignement. Ceux qui continuent de vivre doivent savoir conduire leur vie aux regards des conséquences qui ont précipité ou alors causé la mort de leurs devanciers.

Où trouver cet ouvrage ?
L’ouvrage se trouve en ligne sur internet avec Edilivre.
Pourquoi avez-vous choisi une maison d’édition étrangère ?
Il y a bien sûr des maisons d’éditions en Guinée, mais qui n’ont pas su réagir à temps par rapport à mes manuscrits. Et c’est Edilivre (à Paris) qui a réagi.
Il y a quelques mois, Tierno Monenembo disait, il est temps que la jeunesse guinéenne accède à un nouveau courant littéraire. Qu’en pensez-vous ? 
Monenembo, notre grand frère (je parle en bon africain) a déjà eu ses mérites. Prix Renaudot, c’est déjà grand. Ce que je dirai maintenant à la jeunesse guinéenne, s’agissant de la proposition de Monenembo, si je devrais lui indiquer un nouveau courant littéraire, je dirais aux écrivains guinéens de se lancer dans le réalisme. Un réalisme objectif, critique, sur les faits-mêmes de la Guinée.
Vous êtes professeur d’université, vous connaissez l’étudiant guinéen. Comment le percevez-vous ?
Il y a un relâchement au point de vu des études. Pendant que tous les moyens s’offrent à lui, nous voyons d’année en année, une bassesse de son niveau.  C’est ce qui est regrettable pour ce pays.
J’ai souvent l’habitude de dire à mes étudiants que s’il arrivait un jour, pour notre grand malheur que la Guinée soit recolonisée, elle ne le serait pas par les européens, mais par les africains mêmes. Très souvent, je dis que je crains pour notre pays.
Mais les jeunes accusent souvent l’Etat de ne rien faire pour leur formation. Qu’en dites-vous ?
Ce n’est pas l’Etat. L’Etat a fait suffisamment d’efforts. Il faut serrer la ceinture et avoir pitié des parents.
Thierno Abdoul Diallo,  L2 français ISSEG de Lambandji

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