Malick
Soumah, écrivain et professeur d’université
‘’ Il y a un relâchement au point de vu
des études’’.
Malick
Soumah : je
suis professeur de lettres modernes à l’institut supérieur des sciences de
l’éducation de Guinée. Je suis écrivain, mais j’ai pratiqué aussi le
journalisme. Fondamentalement, je suis dans l’enseignement.
Vous avez
récemment publiez ‘’La saga des morts’’, de quoi est-il question ?
‘’La saga des morts’’ répond
d’abord à un projet. Comme toute œuvre littéraire, il me fallait satisfaire
cette inspiration. Il est écrit dans un genre volontiers entre le conte et la
nouvelle. Tout en faisant la part belle à un français que je dirais apprivoisé
à travers des récits ou c’est la mort qui sert à l’enseignement. Ceux qui
continuent de vivre doivent savoir conduire leur vie aux regards des
conséquences qui ont précipité ou alors causé la mort de leurs devanciers.
Où trouver cet
ouvrage ?
L’ouvrage se trouve en ligne sur
internet avec Edilivre.
Pourquoi
avez-vous choisi une maison d’édition étrangère ?
Il y a bien sûr des maisons
d’éditions en Guinée, mais qui n’ont pas su réagir à temps par rapport à mes
manuscrits. Et c’est Edilivre (à Paris) qui a réagi.
Il y a quelques
mois, Tierno Monenembo disait, il est temps que la jeunesse guinéenne accède à
un nouveau courant littéraire. Qu’en pensez-vous ?
Monenembo, notre grand frère (je
parle en bon africain) a déjà eu ses mérites. Prix Renaudot, c’est déjà grand.
Ce que je dirai maintenant à la jeunesse guinéenne, s’agissant de la
proposition de Monenembo, si je devrais lui indiquer un nouveau courant
littéraire, je dirais aux écrivains guinéens de se lancer dans le réalisme. Un
réalisme objectif, critique, sur les faits-mêmes de la Guinée.
Vous êtes
professeur d’université, vous connaissez l’étudiant guinéen. Comment le
percevez-vous ?
Il y a un relâchement au point de
vu des études. Pendant que tous les moyens s’offrent à lui, nous voyons d’année
en année, une bassesse de son niveau.
C’est ce qui est regrettable pour ce pays.
J’ai souvent l’habitude de dire à
mes étudiants que s’il arrivait un jour, pour notre grand malheur que la Guinée
soit recolonisée, elle ne le serait pas par les européens, mais par les
africains mêmes. Très souvent, je dis que je crains pour notre pays.
Mais les jeunes
accusent souvent l’Etat de ne rien faire pour leur formation. Qu’en
dites-vous ?
Ce n’est pas l’Etat. L’Etat a
fait suffisamment d’efforts. Il faut serrer la ceinture et avoir pitié des
parents.
Thierno Abdoul Diallo,
L2 français ISSEG de Lambandji
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