Le
3 octobre, lendemain de la célébration du 54e anniversaire de
l’indépendance de la Guinée, les élèves de Pita ont aussi repris le chemin de
l’école après trois mois de vacances.
M. Roger Mansaré, DPE (Directeur
préfectoral de l’éducation) de Pita explique son constat de la première journée
de la rentrée scolaire 2012 - 2013 dans sa préfecture : «
Globalement, la rentrée s’est bien passée. Nous sommes allés ce matin dans six
établissements, nous avons constaté une présence massive des enseignants. Bien
que par endroit, la présence des élèves n’était pas encore effective, mais nous
pouvons dire que cette rentrée scolaire est acceptable pour la première journée
et nous espérons qu’au fur et à mesure que la semaine s’écoule, les
établissements feront leur plein. Par rapport toujours à cette rentrée
scolaire, nous avons envoyé dans les différentes sous-préfectures des équipes
de supervision. Selon les informations qui nous sont remontées, le constat est
bon. D’une manière générale, la rentrée s’est bien passée ». Mêmes
sentiments chez M. Abdoulaye Daff, Proviseur du Groupe scolaire Williams
Macauley de Pita : « La rentrée a bien démarré dans notre
établissement. L’ouverture des classes a été effective. Deux jours avant, les
professeurs étaient en possession de leur emploi du temps et ils sont venus ce
matin avec leur préparation. Les cours ont, dans l’ensemble, démarré dans
toutes les classes. Il y a quelques absences parmi les élèves mais cela n’a pas
empêché le démarrage des cours ».
S’ il n’y a pas eu des
rencontres particulieres avec l’IRE (Inspection regionale de l’education) de
Mamou, néanmoins, la rentrée a été preparée à la base
explique M. Roger Mansare: « Nous avons pris certaines dispositions en
convoquant les Directions communales de l’educations, les Directeurs d’ecoles
et les chefs d’etablissements pour débattre ensemble de tous les problemes liés
à cette rentree scolaire. A cet effet, il y a eu deux phases : la rentrée
administrative et celle academique. La
première a permis de préparer la seconde. Concernant la rentrée administrative,
dans les établissements, des réunions ont été convoquées aucours desquelles des
dispositions ont été prises a propos de la distribution des fournitures
scolaires et des emplois du temps aux enseignants.
Concernant la nouvelle
méthode d’evaluation instaurée par le ministre de l’Enseignment
pré-universitaire Ibrahima Kourouma, malgré des petites difficultes au debut,
les résultats des derniers examens étaient appreciables à Pita. En sciences
sociales notamment, selon le DPE il y a eu plus de 60 pour cent d’admis. La
méthode aurait permis aux enfants de se remettre en cause et prendre plus de
serieux. Cependant, le Proviseur de Williams Mackauley trouve celle-ci
contraignante pour les enseignants qui sont obligés d’avoir deux notes par mois
avec des effectifs souvent pléthoriques : « C’est fastudieux. Non
seulement ça occupe beaucoup de temps, mais aussi ça pose des problèmes. Si les
effectifs n’étaient pas si élevés dans les classes, les choses auraient mieux
marché. Mais compte tenu des charges des professeurs dont certains sont à
cheval entre deux établissements, les effectifs très élevés, pour qu’un
professeur puisse faire deux évalutions mensuelles c’est très difficile. Cela
joue sur l’exécution du programme. Moi qui suis à la tête d’un établissement,
l’année dernière j’étais obligé d’être près des professeurs pour ne pas qu’ils
grignotent sur le programme en faveur de
ces évaluations ».
Un appel aux élèves
M. Roger Mansaré :
« Je demande aux élèves de redoubler d’ardeur car la Guinee de demain leur
appartient. Toutes les grandes nations ont reussi par le biais de l’ecole. Nous
devons mettre les bouchées doubles pour assurer la formation des élèves parce
que ce sont eux qui compétiront sur le marché de l’emploi. Si nous regardons
les Sénégalais, Togolais, Beninois et autres, nous remarquons que ce sont eux
qui viennent aujourd’hui travailler chez nous. Pourquoi pas nous autres
Guinéens ? Si nous formons bien nos enfants dans l’avenir, à compétence
égale, on prend d’abord le Guinéen. C’est ce que nous sommes en train
d’inculquer dans la tête des enfants, que les étrangers ne viennent plus
travailler chez nous, en notre présence et à notre place. Je crois que le
message n’est pas tombé dans des oreilles sourdes et les enfants sont en train
de comprendre ». M. Abdoulaye Daff de
renchérir : « Je demande aux élèves d’être plus studieux, plus
disciplinés au sein des établissements parce que nous avons constaté que la
situation se dégrade d’année en année, les enfants deviennent très turbulants
et cela est préjudiciable à leur formation. Il faudra qu’ils soient courageux
pour franchir ces différentes étapes dans la sérénité ».
La DPE de Pita sans abri
La principale
difficulté à laquelle sont confrontées les autorités éducatives de Pita est
l’abscence de local pour abriter la DPE. Jusqu’en 2006, la DPE était en
location. Ce local aussi a été saccagé le 6 juin 2006 suite à la grêve des
élèves sur toute l’étendue du territoire. On se rappelle que le leader politique
Mamadou Bhoye Barry, alors ministre de l’Enseignement pré-universitaire avait
rassuré les candidats la veille du lancement des épreuves que celles-ci
allaient avoir bel et bien lieu en dépit de la menace des enseignants de
ne pas assurer la sureveillance car n’étant pas payés. Mécontents de ne pas
passer l’examen du Bac à la date indiquée faute de surveilants dans les
centres, les candidats sont sortis dans les différentes villes du pays et se
sont attaqués aux édifices publics et la DPE de Pita a pour sa part fait les
frais de la colère des manifestants. M. Mansaré explique : « Les
locaux que nous occupons maintenant sont ceux du Centre de formation continue. Depuis six ans nous sommes là. Nous
avons trouvé un domaine et nous sommes en train de nous battre pour construire
le local. Nous avons lancé un S.O.S à toutes les Directions, nous avons écrit
au ministre qui nous a promis son soutien. Mêmes avec le Service national des
constructions scolaires de l’IRE, on a des promesses. Reste à savoir quand
est-ce qu’elles verront le jour. Nous lançons un appel a toutes les bonnes
volontés’’
Diawo Barry
Envoyé spécial
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire