mardi 23 octobre 2012

Orientation dans les institutions d’enseignement supérieur : Des garde-fous contre la fraude



Les opérations d’orientations des élèves admis au baccalauréat se sont déroulées du 4 au 7 octobre sur l’ensemble du pays. Ils sont environs 30 mille jeunes qui attendent de connaitre leurs sorts. Les autorités ont renforcé les mesures pour contrer toute substitution.

Dans l’ensemble pour cette année, le nombre de candidats est de  27 mille 20 selon M. Touré Mamadi Binko président de la conférence des recteurs et directeurs généraux des institutions d’enseignement supérieur de Guinée. Toutes fois, il faut ajouter à ce nombre, les élèves non orientés des sessions 2010 et 2011.  
A Conakry, les candidats se sont retrouvés dans trois centres. A  l’université Gamal Abdel Nasser pour l’option sciences sociales et sociales franco-arabe au nombre de 9000, à l’institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée (ISSEG) pour les sciences mathématiques qui sont au nombre de 3mille 300 et à l’université Général Lansana Conté de Sonfoniah pour les candidats des sciences expérimentales français et franco-arabe. Ces derniers représentent mille 300 jeunes.
Les opérations ont duré 3 jours. M. Touré qui est aussi directeur du centre universitaire de Nzérékoré a fait savoir que cette année, des innovations ont été apportées par les autorités du ministère de l’enseignement supérieur. Il s’agit entre autres de la distribution aux candidats d’un guide de l’orientation mais aussi la remise d’une double fiche  à chaque personne concernée par l’opération. Mamadi Binko Touré a indiqué les raisons d’une telle méthode : ‘’ c’est pour permettre au candidat de bien choisir sa filière et bien orienter ses parents sur ses choix.’’ Pour ce qui est de la double fiche, elle relève d’un aspect sécuritaire précise t-il : ‘’ une copie reste avec l’enfant, il va avec à la maison. En cas d’orientation dans une institution publique ou privée, il vient avec le double de la fiche. Il se présente, on confronte les deux s’il y a contradiction, il y a tentative de fraude…’’
De l’avis du président des recteurs, l’année dernière, plusieurs cas de substituions de candidats avaient été enregistrés. Par ailleurs, certains bacheliers des sciences expérimentales ont regretté le fait que l’option Géo-mine très convoitée  ne figure pas sur leurs fiches d’orientation. Là également, M. Touré a été catégorique. La fiche d’orientation ne se négocie pas a-t-il lancé. Il a demandé à tous ceux qui souhaitent évoluer dans cette filière, d’opter alors pour les sciences mathématiques.
Comme d’habitude, chaque personne qui doit retirer ladite fiche doit débourser la somme de 15.000fg.  L’intéressé a alors la possibilité de choisir les options qui lui sont proposées. Fatoumata Koulibaly  qui a fait sciences expérimentales nous a dévoilé son choix : ‘’A l’université, je compte faire administration des affaires. Travailler dans une banque, par exemple gérer les ressources humaines.’’ Mais à défaut d’avoir ce qu’elle veut, mademoiselle Koulibaly pourrait opter pour l’économie comme second choix. 
Néanmoins, à l’ISSEG une certaine lenteur a été observée dans le déroulement du programme. Diallo Ibrahima qui a fait sciences mathématiques au lycée de Bonfi a eu de l’amertume ‘’je suis là depuis 6h de temps mais je n’ai pas reçu ma fiche. Le travail se fait dans le désordre à cause des élèves qui ne sont pas patients et parce qu’il n’y a pas eu de précautions pour éviter cela.’’  
A  Sonfoniah également, les files d’attente n’ont pas été du goût de tout le monde.
A l’intérieur du pays, les opérations se sont déroulées dans les chefs lieu des régions administratives à savoir : Nzérékoré, Kankan, Faranah, Labé, Mamou, Boké et Kindia.
Dans la région de Labé, Kadiatou Souaré qui a fait son baccalauréat à Mali a du parcourir 120km pour rallier le chef lieu de la région. Pour cela, elle a déboursé 84.000fg pour le transport aller-retour.  
Ce rendez-vous annuel est aussi l’occasion pour les universités privées d’approcher  les futurs étudiants afin de tenter de les convaincre de rejoindre leurs amphis. Ainsi, on y distribue des dépliants ventant les mérites desdites universités.   
De nombreux bacheliers craignent souvent que les orientations ne les éloignent de leurs parents. Beaucoup se retrouve dans des villes qui ne sont pas les leurs et éprouve d’énormes difficultés à joindre les deux bouts.
Pour survivre face aux maigres bourses d’entretien, ils se lancent dans la mendicité le long des routes de l’intérieur du pays (cas de Kindia), d’autres par contre gèrent des cabines téléphoniques ou interviennent dans des travaux champêtres. 
Alfred Moussa Kamano, Thierno Ibrahima Diallo et Mamadou Samba Sow

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