Les opérations
d’orientations des élèves admis au baccalauréat se sont déroulées du 4 au 7 octobre
sur l’ensemble du pays. Ils sont environs 30 mille jeunes qui attendent de
connaitre leurs sorts. Les autorités ont renforcé les mesures pour contrer
toute substitution.
Dans l’ensemble pour cette année, le nombre de
candidats est de 27 mille 20 selon M.
Touré Mamadi Binko président de la conférence des recteurs et directeurs
généraux des institutions d’enseignement supérieur de Guinée. Toutes fois, il
faut ajouter à ce nombre, les élèves non orientés des sessions 2010 et
2011.
A Conakry, les candidats se sont retrouvés dans
trois centres. A l’université Gamal
Abdel Nasser pour l’option sciences sociales et sociales franco-arabe au nombre
de 9000, à l’institut supérieur des sciences de l’éducation de Guinée (ISSEG)
pour les sciences mathématiques qui sont au nombre de 3mille 300 et à
l’université Général Lansana Conté de Sonfoniah pour les candidats des sciences
expérimentales français et franco-arabe. Ces derniers représentent mille 300
jeunes.
Les opérations ont duré 3 jours. M. Touré qui est
aussi directeur du centre universitaire de Nzérékoré a fait savoir que cette
année, des innovations ont été apportées par les autorités du ministère de
l’enseignement supérieur. Il s’agit entre autres de la distribution aux
candidats d’un guide de l’orientation mais aussi la remise d’une double
fiche à chaque personne concernée par l’opération.
Mamadi Binko Touré a indiqué les raisons d’une telle méthode : ‘’ c’est
pour permettre au candidat de bien choisir sa filière et bien orienter ses
parents sur ses choix.’’ Pour ce qui est de la double fiche, elle relève d’un
aspect sécuritaire précise t-il : ‘’ une copie reste avec l’enfant, il va
avec à la maison. En cas d’orientation dans une institution publique ou privée,
il vient avec le double de la fiche. Il se présente, on confronte les deux s’il
y a contradiction, il y a tentative de fraude…’’
De l’avis du président des recteurs, l’année
dernière, plusieurs cas de substituions de candidats avaient été enregistrés.
Par ailleurs, certains bacheliers des sciences expérimentales ont regretté le
fait que l’option Géo-mine très convoitée ne figure pas sur leurs fiches d’orientation.
Là également, M. Touré a été catégorique. La fiche d’orientation ne se négocie
pas a-t-il lancé. Il a demandé à tous ceux qui souhaitent évoluer dans cette
filière, d’opter alors pour les sciences mathématiques.
Comme d’habitude, chaque personne qui doit retirer
ladite fiche doit débourser la somme de 15.000fg. L’intéressé a alors la possibilité de choisir
les options qui lui sont proposées. Fatoumata Koulibaly qui a fait sciences expérimentales nous a
dévoilé son choix : ‘’A l’université, je compte faire administration des
affaires. Travailler dans une banque, par exemple gérer les ressources
humaines.’’ Mais à défaut d’avoir ce qu’elle veut, mademoiselle Koulibaly
pourrait opter pour l’économie comme second choix.
Néanmoins, à l’ISSEG une certaine lenteur a été
observée dans le déroulement du programme. Diallo Ibrahima qui a fait sciences
mathématiques au lycée de Bonfi a eu de l’amertume ‘’je suis là depuis 6h
de temps mais je n’ai pas reçu ma fiche. Le travail se fait dans le désordre à
cause des élèves qui ne sont pas patients et parce qu’il n’y a pas eu de
précautions pour éviter cela.’’
A Sonfoniah
également, les files d’attente n’ont pas été du goût de tout le monde.
A l’intérieur du pays, les opérations se sont
déroulées dans les chefs lieu des régions administratives à savoir :
Nzérékoré, Kankan, Faranah, Labé, Mamou, Boké et Kindia.
Dans la région de Labé, Kadiatou Souaré qui a fait
son baccalauréat à Mali a du parcourir 120km pour rallier le chef lieu de la région.
Pour cela, elle a déboursé 84.000fg pour le transport aller-retour.
Ce rendez-vous annuel est aussi l’occasion pour les
universités privées d’approcher les
futurs étudiants afin de tenter de les convaincre de rejoindre leurs amphis. Ainsi,
on y distribue des dépliants ventant les mérites desdites universités.
De nombreux bacheliers craignent souvent que les
orientations ne les éloignent de leurs parents. Beaucoup se retrouve dans des
villes qui ne sont pas les leurs et éprouve d’énormes difficultés à joindre les
deux bouts.
Pour survivre face aux maigres bourses d’entretien,
ils se lancent dans la mendicité le long des routes de l’intérieur du pays (cas
de Kindia), d’autres par contre gèrent des cabines téléphoniques ou interviennent
dans des travaux champêtres.
Alfred Moussa Kamano, Thierno Ibrahima Diallo et
Mamadou Samba Sow
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