Le 7 octobre, l’humanité a
célébré la Journée internationale du
travail décent. Le SYNTRAD (Syndicat national des travailleurs et
travailleuses domestiques - Guinée) en a profité pour appeler le Gouvernement à
ratifier la Convention 189 qui protège les droits des travailleurs domestiques.
Ces derniers ont marché du Ministère du Travail et de la fonction publique à la
Bourse du travail (siège de la CNTG) dans la commune de Kaloum.
La trentaine de
travailleurs domestiques brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait
lire : « Les travailleurs
domestiques ont la Convention 189 de l’OIT. Nous comptons sur le gouvernement
pour sa ratification ». Ils entonnaient des slogans du genre :
« Ma mère était cuisinière. Mon
père était jardinier. Ainsi, je suis syndicaliste ». Mme Doukouré Asmaou Bah, Secrétaire
générale du SYNTRAD précise le but de la caravane : « La caravane a
pour but d’exhorter le gouvernement guinéen à ratifier la Convention 189 de
l’Organisation internationale du travail sur les droits des travailleurs
domestiques. Nous souhaitons ardemment que la Guinée soit dans le cercle
restreint des douze pays à ratifier cette convention en 2012, comme le recommande
la Confédération syndicale internationale ». Selon Mme Doukouré Asmaou
Bah, tout individu a droit à un travail décent qui lui permette lui et sa
famille de mener une vie digne et subvenir à ses besoins. Cependant :
« Dans de nombreux pays du monde dont le nôtre, on constate qu’il n’y a ni
salaire équitable ni conditions de travail dignes à cause d’une vision
économique exclusivement basée sur des intérêts égoïstes. Le combat pour un
travail décent reste pourtant la meilleure manière de lutter contre la pauvreté
mondiale et le but de cette journée est de favoriser les actions qui
permettront d’y parvenir ».
Après avoir accueilli la
caravane, M. Mamadou Mansaré, deuxième Secrétaire général adjoint de la CNTG, a
renchéri : « En Guinée, les travailleurs domestiques évoluent dans
des conditions pénibles avec un salaire très bas. Ces sans voix sont piétinés
dans leur chair. Et pourtant, ils apportent le bien être à chacun de nous. Qui
ne recourt pas à cette femme ou fille qu’on appelle « bonne » ?
Quelqu’un me disait : si c’est « la bonne », alors où est la
mauvaise ? C’est vous dire que vous êtes si importants dans la vie sociale
que sans vous il est difficile que les foyers puissent tenir. La lutte pour vos
droits est un objectif majeur pour la Confédération nationale des travailleurs
de Guinée ».
En signant en juin 2011, à
Genève, la Convention 189 relatives aux droits des travailleurs domestiques,
pour Mme Doukouré Asmaou Bah, il ne reste à la Guinée qu’un pas à
franchir : la ratification. Mamadou Mansaré est de son côté convaincu
que : « La seule signature par notre pays de la Convention 189 ne
signifie rien. Il faut qu’elle soit ratifiée par le Parlement. Et c’est
pourquoi vous vous êtes mobilisés à l’occasion de cette journée historique du
travail décent, pour inviter les Gouvernement et Parlement guinéens à ratifier
rapidement cette convention pour que nous soyons parmi les douze pays. Je suis
persuadé que la Guinée ne sera pas en marge, parce qu’elle a ratifié plus de
conventions internationales dans le domaine du travail que n’importe quel pays
du monde. Ensemble, nous allons mener la lutte pour que vos droits soient
reconnus en allant vers le Gouvernement et le CNT afin qu’ils ratifient la
Convention 189 » a promis le deuxième Secrétaire général adjoint de la CNTG.
Mme Condé Assiatou Sow, femme de
ménage depuis quinze ans, explique : « J’ai commencé à travailler
dans les familles puis avec des expatriés blancs. Maintenant ça commence à
aller. Certains nous traitent bien, d’autres mal. Même le mois passé, celui
pour qui je travaillais m’a mal traitée, il ne m’a pas payée. A l’occasion de
cette journée du travail décent, je prie les leaders syndicaux de nous aider.
Vraiment, il y a beaucoup d’entre nous qui souffrent. On nous maltraite. Les
gens n’ont aucune considération pour nous. Je demande au Gouvernement de nous
sortir de l’ornière en ratifiant la Convention 189 de l’OIT qui nous protège
contre les abus de nos patrons ». Espérons que ce cri de cœur tombera dans
des bonnes oreilles.
Diawo
Barry
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire