On
accuse les autorités de n'avoir pas tenues leurs engagements. Morikè Damaro
Camara, prédécesseur de l'actuel ministre de l'enseignement supérieur aurait
pourtant promis de s'atteler à ce que cette situation soit réglée. A ce niveau,
il convient de noter que 450 enseignants devaient être pris en charge. Les
négociations entre Damaro et les homologues prévoyaient un engagement par
tranche. 150 homologues devaient être intégrés dans la fonction publique en
févier 2012, une deuxième tranche de 150 devait suivre pour avril et enfin une
troisième pour septembre de la même
année. Il n'y a eu que le premier groupe de février qui a été engagé. Aujourd'hui, l'effectif s'accroit et a
atteint 600.
Pire,
ces enseignants soutiennent qu'ils touchent une prime de 400.000FG. Une somme
dérisoire qui est au dessous du SMIG et qui est payée par trimestre.
Joseph
Tolno accuse également certains responsables d'universités de proférer des
menaces à l'encontre des enseignants. Il cite Dr Binko Mady Touré directeur du
centre universitaire de Nzérékoré. Il est reproché à Dr Touré d'avoir renvoyé
11 homologues grévistes en 2012. Le
directeur du centre universitaire de Kindia et certains recteurs de Conakry
sont aussi pointés du doigt. Interrogé, Dr
Binko Touré s'est dit étonné d'apprendre que ces enseignants soient en grève.
Il a nié également avoir proféré des
menaces contre ces derniers. Sur place à Nzérékoré, nous avons contactés, M.
Léno Tamba qui dispense des cours d'éducation environnementale. Ce dernier a
plutôt confirmé le début du mouvement
dans la capitale de la région forestière estimant qu'il serait suivi à 60%. A
Nzérékoré, il y a une soixantaine d'enseignants homologues selon notre
interlocuteur. A Labé, un enseignant que nous avons joins nous a affirmé que
les 75 homologues du centre universitaire de Labé ont eux aussi cessé les cours
le 4 février. Notre source a ajouté que trois départements ont été paralysés
par la grève. Dans ces départements, il n'y aurait que des homologues qui
enseignent. En outre, des jeunes étudiants de l'intérieur du pays nous ont
confirmé le respect du mot d'ordre de grève par leurs professeurs.
Sur
les conditions de vie de ces enseignants, M. Diaby a indiqué que lui et ses
collègues vivent de crédits. Le coordinateur
national a par ailleurs exprimé sa déception par rapport à la réaction des
autorités du ministère de l'enseignement supérieur. Il parle de banalisation de l'affaire.
L'actuel
ministre Bailo Teliwel Diallo a reçu un groupe des mécontents bien avant le
déclenchement du mouvement de grève. Il a exhorté les meneurs de continuer à
dispenser les cours dans les différentes universités du pays. Le 8 février, les
autorités du ministère de l'enseignement supérieur sont enfin sorties de leur
silence. Pr Abdoulaye Diakité, secrétaire général du département a remis en
cause le statut de ces enseignants. Pour lui, ces derniers ne sont pas des
homologues mais des contractuels si en tout cas on se réfère au décret 176. Il
n'y a plus d'homologues depuis 1989, a ajouté Pr Diakité. Selon lui, ils
devraient être des assistants, mais là aussi, Pr Diakité parle de complication.
Il affirme que pour être assistant, il faut avoir le doctorat. Des contractuels
qui ont beaucoup plus besoin de formation que de donner de la formation.
Sur
l'impact d'un tel mouvement sur le déroulement des cours dans les universités,
M. Tolno est catégorique '' les 90% des cours dispensés dans nos institutions
d'enseignement supérieur, ce sont les homologues qui les tiennent. Si les homologues décident d'aller en grève,
ce sont les universités qui seront totalement paralyser.''
Mamadou Samba Sow
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire