La vétusté des écoles publiques inquiètent aussi bien les
encadreurs que les élèves dans les établissements. La dégradation se poursuit à
un rythme qui fait peur.
Le vieillissement des infrastructures qui datent du
temps colonial ou des 1eres heures de l’indépendance frappe le visiteur. Partout
ou presque, les bâtiments souffrent du manque de rénovation et de l’étroitesse
des salles devenues petites face à des effectifs de plus en plus croissants,
des crevasses dans le sol, des tableaux troués, des toilettes qui débordent, le
spectacle est désolant.
Dans beaucoup d’établissement scolaires publics, on
rencontre des salles de classes où enseignants et élèves ne sont pas à l’abri
des intempéries de la nature (soleil, pluie, vent..). Parfois sans porte, ni
fenêtre, sans compter que ces constructions connaissent une insuffisance
notoire de bibliothèque, de laboratoire et de matériel de travail.
Certains de ces établissements deviennent ensuite
des nids de moustiques, des mouches, des cancrelats où des refuses pour les
souries, oiseaux, chiens et chats errants.
Au lycée de Kipé,
une des écoles publiques de la capitale où convergent chaque matin plus
de 1470 élèves, il n’ya jamais eu de
véritable rénovation depuis janvier 1989 date de création de l’établissement. La
situation est tellement catastrophique
que le nouveau proviseur Amara Balato Keita est désemparé ‘’les tôles
sont pourries. Quand il ya flotte, les censeurs et moi nous prenons des
plastiques pour couvrir le bloc administratif pour ne pas que les dossiers
soient mouillés… dans les salles de classes les plafonds ont sauté et à terre
il ya des crevasses … nous manquons d’eau, le forage est aux arrêts depuis très
longtemps’’.
Pour le redémarrage du forage M. Keita signale qu’il
faut une somme de 25 millions de francs guinéens. En attendant le curage des
toilettes, le proviseur dit avoir construit 7 cabines (latrines) externes. A la
question de savoir où va l’argent de l’APEAE (cotisation annuelle versée par
les élèves) il a pris soin de préciser ‘’La
clé de repartions de l’APEAE nous vient du sommet, de la FEGUIPAE (fédération
guinéenne des associations des parents d’élèves et amis de l’école), de la coordination communale des APEAE. Cette
année le niveau lycée paye 10.000FG et
le primaire 8000. Les 10.000 sont repartis comme suit la 1ere tranche de 5000 :
revient à l’école pour la gestion des affaires administratives, régler certains
problèmes comme : les vacataires, le manque de documents, achats des
registres, remplacer certaines portes…. La seconde tranche de 5000 revient à
l’APEAE, 3000FG pour le Comité de
développement de l’école (CDE) et les 2000 permettent à l’APEAE et aux
structures déconcentrées de fonctionner’’.
Les infrastructures scolaires souffrent de tous les
maux et sont confrontées à des problèmes de tout genre. Malgré l’existence d’un
service national des infrastructures et équipements scolaires, l’Etat peine à
apporter des solutions pour maintenir ces
édifices dans les normes. Pourtant les bailleurs de fonds et le budget national
de développement dépensent plusieurs milliards de francs pour la construction
des écoles. Pour l’entretien de ces
bijoux, il y a encore du chemin à faire.
Siba Toupouvogui
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