vendredi 27 juillet 2012

Souvenir An Six de la tuerie des lycéens


Onze morts selon police, plusieurs dizaines de blessés et des dégâts matériels, c’est le bilan de la journée du lundi 12 juin 2006 en Guinée qui a vu s’affronter les forces de l’ordre et les lycéens. Ces derniers étaient en colère contre le non déroulement du bac. Les enseignants eux suivaient une grève générale lancée le 8 juin et n’avaient donc pas surveillé les épreuves du baccalauréat. Au vu de la situation, le gouvernement avait alors annoncé le report des examens.
Voitures brûlées, bureaux saccagés, morts et blessés par balles…c’est le visage que Conakry a présenté le 12 juin 2006. Après la violente journée, le gouvernement a déclaré à 20h, qu’il reportait les épreuves du baccalauréat 2006. Le porte-parole du gouvernement d’alors, Moussa Solano, a indiqué que « Les épreuves du lundi qui se sont déroulées dans des conditions pédagogiques régulières sont validées » et qu’un « nouveau calendrier d’examen sera défini et communiqué dans les meilleurs enfants à la maison ».
La journée de lundi, qui aurait dû être la première des épreuves du baccalauréat, a été p


articulièrement mouvementée et meurtrière dans différentes localités guinéennes. A Conakry, les élèves arrivés le matin sur les lieux d’examen n’ont trouvé ni surveillants ni professeurs, en grève générale depuis le 8 juin pour l’amélioration de leurs condition de travail. En colère, les lycéens ont refusé de rentrer en classe et ont été dispersés par des militaires en armes. A Kipé, ils ont monté des barricades dans la rue à l’aide de tables, de chaises et de pneus, avant d’être dispersés. D’autres s’en sont pris aux transports publics, paralysant la circulation dans les principales artères de la capitale.
Plusieurs milliers de collégiens et lycéens ont aussi manifesté dans les rues de Conakry, scandant « le changement, c’est pour aujourd’hui ». ils ont tenté de gagner le palais présidentiel mais ont été repoussés par des tirs de grenades lacrymogènes et des tirs d’armes automatiques. Des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre ont été relevés dans la banlieue sud de Conakry, où l’on a dénombré cinq morts. Il y aurait eu aussi deux morts à Dixxinn, en grande banlieue. Trois lycéens ont été tués par balles dans la ville de Labé et Reuters a rapporté trois morts à N’zérékoré (sud-est). Guineenews, en recoupant les différentes sources, avait fait état de treize morts, « un bilan non officiel ». A Pita (nord-est), les élèves ont saccagé le bureau de l’éducation et, selon La Nouvelle Tribune, des coups de feux-nourris avaient été entendus.
L’inter centrale guinéenne, composée de la confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), exigeait notamment une baisse du prix du carburant et le quadruplement des salaires des fonctionnaires. Alors que le calme semblait être revenu à Conakry, la fédération syndicale professionnelle de l’éducation (FSPE) et le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLEECG) a laissé entendre que leur grève pourrait se poursuivre jusqu’à l’ »aboutissement intégral de leurs justes revendications ». Les services, les banques, les hôpitaux et certains marchés sont restés fermés dans la capitale.

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